mercredi 18 novembre 2009

Message de Monsieur Vincent et réponse

Monsieur Marcon,

C’est avec grand plaisir que je vous écris ce soir. En effet, j’ai appris avec satisfaction, il y a quelques semaines déjà que le gouvernement vous avez chargé d’une belle et précieuse mission. Mission que vous tentez de menez à bien. Pour se faire, vous avez pris la décision de créer un blog afin de collecter des témoignages et des avis nombreux et variés qui feront avancer le débat. Mais, à mon sens le débat que vous animez est faussé, erroné. Un débat doit toujours être alimenté par 2 parties. Hors je me rencontre avec étonnement que peu de messages de « l’opposition » apparaissent sur votre site web. Non pour moi l’idée que vous sélectionniez les messages postés ; ou alors je serai déçu d’apprendre que votre loyauté légendaire dans toute l’hexagone ne dépasse pas les monts du Velay-Vivarais.

Je suis étonné du peu de message provenant d’apprentis eux même. Ils sont en effet les premiers concernés par ce débat. Ce débat qui d’un point de vue global est censé améliorer leurs conditions de travail. Il n’est pas difficile de les améliorer puisque peu de professions connaissent des conditions de travail aussi médiocres. La faute à qui ? A vous professionnels orgueilleux qui avez toujours préférés vous mettre en avant plutôt que de considérer vos employés à leur juste valeur. Certains se cachent derrière une démarche soit disant positive de valorisation de l’apprentissage mais qui oublient bien vite leurs procès perdus face à leurs employés devant le tribunal des prud’hommes. Ou qui oublient bien plus vite encore les lois régissant les conditions de travail des apprentis. Ou qui oublient l’attitude pédagogique à avoir face aux apprentis.

Messieurs les prodiges des fourneaux, avant même de conseiller la démarche à suivre, ne serait-il pas mieux de l’appliquer au sein de vos maisons et restaurants ? Ou bien même de se demander pourquoi si peu de jeunes restent dans le milieu de la restauration à la fin de leurs études ? Ou bien de se demander pourquoi autant de restaurants utilisent de la main d’œuvre étrangère, sans papier et sans diplôme ? Tout simplement pourquoi la restauration n’attire plus personne ?

Monsieur Marcon, mon discours vous paraît sans doute absurde d’autant plus que j’admire ce que vous faites mais soyez sûre que je continuerai à accuser en tant qu’avocat du diable. MV


Réponse de Monsieur Marcon

Monsieur,

J’ai lu avec intérêt votre message sur le blog. Dans celui-ci, vous dites que le débat devrait être alimenté par deux parties. Je suis d’accord avec vous, en revanche je ne parlerais pas comme vous de message à l’opposition.

Nous sommes en 2009, les choses ont changé. Il est absurde d’opposer patrons et salariés. C’est en s’écoutant, en se respectant que l’on améliore les conditions de travail, avec l’effort de chacun, l’orientation des jeunes, les écoles, les institutions, l’Education Nationale et bien sûr les entreprises. Soyez attentif, nous travaillons actuellement sur une Charte de l’alternance élaborée avec l’aval de tous.

C’est vrai, il n’y a pas beaucoup d’apprentis et d’étudiants sur le blog, vous devez être patient Cher Monsieur, c’est plus difficile de faire passer la communication auprès des jeunes qu’auprès des professionnels. Nous nous y employons, le blog n’en est qu’à ces débuts. Les nouveaux professionnels ont été plus réactifs, mais je suis aussi impatient que vous d’avoir l’opinion des apprentis, anciens apprentis, élèves d’école hôtelière parce que leurs messages seront primordiaux pour ma mission, je suis sûr que c’est en écoutant les jeunes que nous y arriverons et c’est ce que je fais depuis 2 mois en les rencontrant, le blog n’est qu’un outil de plus pour y arriver.

Pour le reste de votre lettre, je vous trouve bien dur envers cette profession. Nous sommes dans un secteur (la restauration) où il existe beaucoup de blocages dus aux horaires décalées, au travail les week-end et vacances… Il y a beaucoup à faire c’est sûr ! Mais sachez que depuis 20 ans, nous sommes un des secteurs où les avancées sociales ont été les plus significatives, j’aurai le plaisir de vous donner des informations au cours de mes travaux.

De plus en plus de restaurateurs ont pris en compte la notion d’entreprendre. Ce n’est plus un patron / des ouvriers. On pense plus à la notion d’équipe. N’oublions pas, non plus, que ce métier est un fabuleux ascenseur social, les exemples sont nombreux.

Soyons optimiste. J’ai accepté cette mission et je la mènerai au bout, parce qu’il y a 35 ans, des personnes m’ont donné envie de faire ce métier, que j’aime ce métier, que j’en retire beaucoup de satisfaction et que j’essaie de mon mieux de partager avec mes collaborateurs.
Quand je vois les possibilités d’embauche et d’avenir dans ce secteur, j’ai envie de me battre mais en rassemblant pas en divisant. N’hésitez pas à intervenir à nouveau.

Bien à vous,

Régis Marcon

2 commentaires:

M. Bergot D a dit…

Bonsoir M. Vincent, j'ai beaucoup aimé votre discours mais il n'y a t-il pas de l'ignorance totale dans ce que vous osez avançer ??? Bien évidement, notre métier n'est pas de toutes facilitées ( heures décalées, travail en période de fêtes, vie de famille ...) les inconvénients sont vastes quand on commençe a chercher mais avez-vous déjà penser aux multiples avantages qu'elle nous offre ??? Vous parlez du travail abusif sur les apprentis, mais à 31 ans et sorti de mon apprentissage depuis maintenant 13 ans !!! je trouve que ça a énormément changer en positif pour offrir maintenant un confort de travail aux jeunes qui parfois me font " halluciner ", il y a 15 ans, je n'aurais jamais oser demander un week-end à mon chef maintenant c'est dans les moeurs !!! normal pour certains mais c'est à nous professionnels de leurs redonner la gnac, l'envie de passer des moments extraordinaires et je trouve ce que fait M. Marcon très bien et respectable. cordialment M. Bergot D.

vbertrand a dit…

Bonjour et bon courage car le chantier est énorme...........

Combien de générations allons nous sacrifier avant la mise en place du Bac Pro 3ans ?

Que dire aux élèves, aux parents ?

Que doit -on enseigner alors que le diplôme est national ?

Le Bac Pro est en phase expérimental. Chaque inspecteur et chaque académie interprétent "l'expérimentation" alors que l'épreuve est nationale.

Les élèves et les enseignants sont pris en "otage" du système.

La 17ème CPC a bloqué la réforme et travaille sur le contenu du futur diplôme.

Pour le contenu du diplôme du CAP cuisine, il sera difficile de trouver un juste milieu entre les PAI, les PAG, la cuisine moléculaire et habiller une volaille et la brider.

Pourquoi ne pas créer des options ou des modules en 2ème année ?

Respectueusement


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