jeudi 12 novembre 2009

Améliorer l'accueil des jeunes

En ce moment, la Mission travaille sur l'accueil des jeunes en entreprise.
Comment pouvons-nous faire pour améliorer les choses, pour que les apprentis trouvent leur place, reçoivent une vraie formation, qu'ils aient envie de rester dans nos maisons ?
Vos idées, témoignages, réflexions sont les bienvenus !

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Après des études en gestion, je suis venu à la restauration, par passion pour la cuisine. J'ai commencé par un peu de service, chef de rang, puis commis de cuisine, puis cuisine.
J'y a rencontré des gens intéressants et vécu de grands moments de plaisir. Cependant il reste un problème grave, qui est la surexploitation du personnel. Peut de personne le savent, mais il est très courant de travailler 60 à 70 heures par semaine dans un restaurant en étant payé 35 ou 39. Le travail en coupure (midi+soir) du mardi au samedi est très courant. Comment voulez-vous avoir une vie sociale, pratiquer un sport ou tout autre activité dans de telles conditions ? Ou rencontrer des gens d'autres branches de métiers tout simplement. Certains restaurants trouvent des solutions, en donnant des jours de congés supplémentaires en semaine par exemple. D'autres essayent de ne pas dépasser 50 heures par semaine (soit 11h supp. gratuites quand même !). C'est pour moi le plus gros frein à l'embaûche. Régis Marcon si vous me proposez un poste de commis à 45 heures max pour qu'il me reste du temps pour aller aux champignons j'arrive touy de suite !

Anonyme a dit…

article du journal de l'hôtellerie :

Douze restaurateurs basques sévèrement sanctionnés par la justice pénale
jeudi 29 octobre 2009 17:51

Attention danger : ne pas tenir compte des courriers d’avertissement de l’inspection du travail et s’asseoir allégrement sur le droit social peut coûter cher. Ainsi 12 restaurateurs du pays basque viennent d’être sévèrement sanctionnés par le tribunal de police de Biarritz à la suite de contrôles effectués au cours de l’été 2008.


12 restaurateurs biarrots viennent d’être condamné par le Tribunal de Police de Biarritz à de fortes amendes en raison principalement du dépassement excessif des horaires de travail. Parmi les professionnels condamnés, Roland Héguy président de l’Umih 64 et président de la fédération nationale de l’hôtellerie française (FNHF) pour des infractions relevées dans son établissement le Café Bleu situé sur le quai de la grande plage.

En raison d’une augmentation récurrente de plaintes de salariés saisonniers en fin de saison sur leurs conditions de travail, et ce malgré l’envoi de courrier aux professionnels leur rappelant l’obligation de décompter le temps de travail de leurs salariés (en leur joignant en outre, un modèle de feuille de décompte journalier de la durée hebdomadaire de travail avec un récapitulatif hebdomadaire), la direction départementale du travail et de l’emploi et de la formation professionnelle (DDTEFP) des Pyrénées Atlantiques a décidé de déclencher une opération de plus grande ampleur. Pour leur part, les représentants locaux des organisations professionnelles indiquaient que le taux d’irrégularité commis par les établissements des CHR était en diminution.

Durant l’été 2008, en pleine saison estivale, elle a mis en place des actions concertées de contrôle de l’inspection du travail sur deux départements concernant 300 établissements dont 130 pour le pays basque. Selon les services de la DDTEFP des Pyrénéens Atlantiques, suite à cette opération, il a été constaté que 85% des établissements étaient en infraction. Au final, il ne sera dressé que 48 procès-verbaux sur les 130 établissements contrôlés dans le pays basque. Donnant aussi lieu à 5 procès-verbaux pour travail dissimulé, c’est-à-dire pour des emplois non déclarés et sans feuille de paie.

Dépassement excessif des horaires
Principales infractions relevées : dépassement des durées du travail quotidienne et hebdomadaire, non respect de la durée minimale de repos quotidien, non attribution d’au moins un jour de repos hebdomadaire, absence de décompte du temps de travail des salariés, absence des registre de repos. Il a été constaté des durées de travail de 70 heures en moyenne par semaine.

Une première vague de 15 restaurateurs ont comparu le 5 octobre devant le tribunal de police de Biarritz. Trois d’entre eux ayant demandé un report, 12 seront jugés et condamnés à des amendes allant de 2 800 € à 18 000 €, soit une somme de 82 900 € au total. Roland Héguy absent à l’audience du 5 octobre s’est vu infligé pour sa part une amende de 18 000 €.

Mais il faut savoir que ces actions de contrôle de la durée de travail des saisonniers ne vont pas être limité au pays basque et vont être étendu à tous les départements de l’Aquitaine.

« Il s’agit d’enjeu important en terme de recrutement et de renouvellement des jeunes dans ces métiers. On ne peut pas se contenter d’observer l’importante déperdition de jeunes en seconde année de CFA, ou juste après, en raison des horaires excessifs et ne rien faire. » précise le directeur adjoint du travail.

Pascale Carbillet

Yvon Levaslot a dit…

Pour reprendre les propos de notre collègue, il me semble utile de préciser que de tout temps, des cuisiniers ou maîtres-d'hôtel ont repris les valeurs éthiques de leurs maîtres d'apprentissage, à savoir que tout dépassement d'horaire de travail, toute condition de travail particulièrement difficile était compensée par un investissement dans la formation, dans le suivi de carrière d'un apprenti. D'autres cuisiniers ou maîtres-d'hôtel justifient leur comportement d'exploiteurs par une soit disante logique de la tradition où l'exploitation aurait une vertu de par le fait qu'elle opérerait une sélection basée sur la motivation. Ce comportement des professionnels devenus employeur, bien qu'il ne soit plus défendable aujourd'hui, perdure ne serait-ce que pour des raisons économiques. Aujourd'hui, malgré la baisse de la TVA, de nombreuses entreprises sont en difficulté, certains patrons ont mis au cœur de leur démarche la transmission du savoir, d'autres, pris à la gorge ou moins précis dans le sens de leur démarche réservent leur choix de signer des contrats d'apprentissage aux allègements de charges qui leur seraient proposés. Cette voie est sans doute utile pour infléchir ceux qui... L'effort que nous avons collectivement à fournir n'est-il pas aussi de garantir aux apprentis qui souhaitent se lancer dans notre beau et dur métier quelques compensations. L'Etat, c'est à dire nous, imposables, ne pourrait-il pas garantir aux apprentis majeurs un salaire qui ne puisse être inférieur au SMIC, gratuité des tansports et autres gratuité des espaces culturels. Trop de jeunes viennent faire un tour dans nos métiers pour finalement grossir les rangs du pôle emploi. Il faut d'une part aider les apprentis d'un point de vue économique,(il savent s'occuper du reste comme nous avons su le faire) et susciter chez nos collègue un élan si ce n'est éthique, du moins moral.
Yvon Levaslot PLP

Anonyme a dit…

je suis formatrice dans un centre de formation et je m'occupe particulièrement du secteur de l'hôtellerie restauration. L'objectif de ces ateliers qui s'adressent aux jeunes demandeurs d'emploi mais également aux adultes est de les accompagner, de les aider dans leur recherche d'emploi en leur proposant notament des périodes en entreprise "gratuites" pour l'employeur.Le but étant alors soit de décrocher un contrat de travail, un apprentissage ou plus simplement de valider le projet professionnel.
1er constat : de nombreux jeunes ont commencé des apprentissages et ne les ont pas terminé ( les raisons sont multiples mais la première est les dépassements horaires non payés )
2ème constat : de nombreux jeunes sans emploi et sans qualification veulent essayer ce secteur qu'ils savent en tension
3ème constat : le manque de considération voire de respect des chef de cuisine pour leurs apprentis et ou leur commis ( je ne compte même plus le nombre de fois où j'ai dû intervenir comme médiatrice sur des "pétages de plombs", insultes envers stagiaires et inversement...)
4ème constat : pour travailler avec de nombreux professionnels du secteur, je me rends compte d'un immobilisme des mentalités ( "moi quand j'étais apprenti ça se passait comme ça et on ne mouftait pas !" j'ai subi donc je fais subir...)
5ème constat : les restaurateurs, cuisiniers sont très souvent des gens passionnés qui ne comptent pas leurs heures et qui ne se rendent pas compte qu'ils ont en face d'eux des jeunes à peine sortis de l'adolescence, qui se cherchent et qui ne sont pas soumis comme l'étaient nos grands-parents. Il faut qu'ils apprennent à transmettre leur passion et pour ça pas besoin de cris (le coup de feu est à ce titre souvent un moment épique !)d'insultes ou d'ironies.
Et bien sûr au delà de ça, les conditions de travail doivent être améliorées. Comme le disait un autre commentaire, on entre en restauration comme on entre en religion : fini les matches de foot du dimanche (et les entrainnements), terminé la vie sociale et amicale ! vous n'avez d'autres choix que de fréquenter les gens du même milieu professionnel que vous !!


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